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Devenir artiste pro : ce que j’aurai aimé savoir

Vision romantique de l'artiste qui peint dans la nature

11 mars 2024

Artiste professionnel, on en a tous une image en tête : vendre ses tableaux, faire des expositions, avoir des partenariats avec des marques… Mais ça nous paraît souvent quelque chose d’un peu inaccessible, qui ne concerne que celles et ceux “qui ont réussi”.

Et bien en fait, c’est tout à fait possible de se lancer dès qu’on a une petite pratique artistique ! Dans cet article je vous partage 12 idées que j’aurais aimé avoir en tête plus tôt pour me lancer.

C’est parti ⤵️

Artiste professionnel : créatif romantique ou requin du marketing ?

Quand on vous dit artiste professionnel, à quoi pensez-vous ? Bien souvent, les réponses tournent autour de deux grandes visions faussées.

La première, une vision un peu romantique, un peu idéalisée. On imagine l’artiste qui passe son temps dans son atelier, qui crée, qui peint, qui travaille son art, qui va passer tout son temps à explorer ses compétences. On imagine des collectionneurs qui lui achètent et commandent des toiles, des galeristes, des clients, qui arrivent comme par magie grâce au talent. Tout fonctionne bien pour lui, mais on ne saurait dire comment.

La seconde, une vision à l’opposée de la première, un peu diabolisée, dans laquelle on imagine un artiste qui ne crée plus vraiment pour lui. Un genre de machine marketing à la merci des algorithmes qui ne font que changer. Cet artiste n’a plus le choix de ce qu’il crée, il ne fait plus l’acte noble de vendre ses originaux. À la place, il vend des produits dérivés ou il va sur des plateformes américaines. On ne voit plus la noblesse de l’art en lui et de toute façon cette personne ne doit plus vraiment créer.

Nous avons exagéré volontairement ces portraits mais ce sont bien des clichés que l’on rencontre.

Rétablissons donc une version un peu plus juste. Ce qu’il manque dans ces mythes c’est la possibilité que l’art et l’entreprise coexistent. Être artiste entrepreneur c’est justement associer les deux. En fait, l’un fonctionne difficilement sans l’autre.

Un artiste pro c’est une personne qui a fait de la création artistique son métier, elle en vit. Elle doit donc en générer des revenus. L’un et l’autre ne sont pas tabous, l’un et l’autre sont nécessaires : sans revenus elle n’est pas plus artiste et inversement. Sans sa patte artistique elle n’est plus “artiste”. Il faut donc être conscient qu’on ne peut pas éliminer l’un ou l’autre de ces axes. Au contraire, malgré les a priori, on peut les combiner. Nous allons en voir différents aspects dans la suite de l’article.

Vendre ses originaux n’est pas la seule façon de vivre de son art


En tant qu’artiste, les possibilités pour générer des revenus avec son art sont multiples. Par exemple, Marie enseigne son art, publie des livres, répond à des commandes, mais ne vend pas d’originaux. On appelle toutes ces possibilités des modèles économiques.

Pour générer des revenus avec son art, on peut le vendre directement : vendre ses originaux, ses reproductions, réaliser des œuvres sur commande pour des particuliers ou des professionnels… On peut aussi vendre des produits autour de son art. Et on peut également enseigner, faire de l’édition, du mentoring, du coaching, des partenariats, du sponsoring…

Les premiers exemples sont spécifiques à l’art alors que les derniers peuvent être exploités par tout type d’entrepreneur.

Et on peut sans problème changer de modèle économique, en avoir plusieurs. Ce n’est pas parce qu’on est artiste qu’on doit se limiter à vendre ses originaux. Ouvrez-vous toutes les possibilités, ne fermez pas de portes, testez.

Vendre ses originaux reste une carrière tout à fait intéressante pour l’artiste, notamment avec l’émergence des galeries en ligne.

Pour plus de détails sur les modèles économiques de l’artiste, rejoignez-nous dans notre futur cours Cap Créatif. Pour être averti de son lancement, inscrivez-vous à notre newsletter.

Des trousses créées à partir d’aquarelle peintes à la main

On n’est pas obligé de se mettre dans une case

On a tendance à mettre des étiquettes sur les activités d’artistes professionnels. Il y a l’illustrateur, le designer, l’artiste peintre… ça reste évidemment différent mais ce n’est pas cloisonné.

Ne vous dites pas “ah ça c’est de l’illustration, c’est pas vraiment ce que je fais, moi je suis artiste peintre. Et en tant qu’artiste peinture, je ne peux pas transformer mes peintures en motifs pour les vendre à des marques.”

Au contraire, tout est possible !

On crée notre art, avec nos médiums, nos outils, et on le vend. Une même œuvre peut tout à fait être déclinée en reproduction, en illustration de magazine, en motif pour le textile…

Il est nécessaire d’apprendre à se faire connaître

Se faire connaître est indispensable si on veut toucher les personnes qui peuvent être intéressées par notre art. La façon de s’y prendre va dépendre du modèle économique (ou des modèles économiques) choisis, mais ça reste un incompressible. On ne peut pas imaginer, comme dans la version idéalisée, que peindre dans son atelier va faire venir les clients à notre rencontre.

Les efforts à fournir sur la partie communication dépendront beaucoup de l’activité que vous souhaitez lancer. Ça ne demandera pas la même énergie de rédiger des bonnes descriptions sur une galerie d’art en ligne que d’assurer une communication en physique pour animer des ateliers autour de chez soi. Se faire connaître est vaste, mais cela reste indispensable.

Nos conseils :

  • Choisissez les canaux les plus adaptés pour vous faire connaître auprès des clients qui vous intéressent (Insta, Youtube, Pinterest, TikTok, blog…). L’idée est de ne pas trop vous disperser en essayant d’être présent sur tous à la fois. Vous serez bien plus efficace en faisant bien un canal, qu’en faisant un peu de chaque.
  • Formez-vous sur la communication sur ces canaux. Réfléchissez à ce qui vous plaît sur ces plateformes, et donc à ce qui pourrait plaire à vos abonnés. Inspirez-vous des comptes qui vous plaisent. Pour progresser sur Instagram n’hésitez pas à suivre mon guide gratuit : 98 conseils pour améliorer votre compte Instagram.

Les questions à se poser pour définir ses objectifs de communication :

  • Quel est mon client idéal ?
  • Quels sont ses habitudes, quels lieux fréquente-t-il ?
  • Quels sont ses besoins ? Quelles sont ses peurs ?
  • Est-ce que j’ai déjà une notoriété/une audience ou j’ai d’abord besoin de me faire connaître ?
  • Est-ce que mon audience connait mon offre de produits ?

Présenter son travail ne suffit pas, il faut savoir le valoriser

Dans la continuité du point précédent, ajoutons qu’il est aussi essentiel de savoir se mettre en valeur et savoir mettre en valeur son travail.

Nous entendons souvent des entrepreneurs dire “j’ai envie publier un livre, du coup j’ai envoyé mon manuscrit à une maison d’édition en espérant que ça plaise”. Cette démarche n’est pas suffisante pour espérer que ça fonctionne.

Il faut défendre son projet, le présenter en montrant pourquoi il est intéressant pour la maison d’édition, pourquoi elle devrait publier ce livre, pourquoi votre approche est différente. Juste envoyer le manuscrit et croiser les doigts ça ne suffit pas.

Retrouvez plus d’informations sur comment mettre en valeur son art dans notre article dédié.

Savoir se vendre, c’est aussi réfléchir à quelles stratégies vous allez mettre en place pour vendre vos produits. Réfléchir aux canaux de distribution, aux prix, aux éventuelles promotions, à la façon d’aborder les bons interlocuteurs, etc.

Artiste professionnelle qui prend en photo ses oeuvres
Prendre en photo son art pour ses communications

Créer un lien avec votre audience est vraiment important

Si vous postez vos créations sur Instagram en espérant que vos abonnés seront vos futurs clients, il va falloir investir ce canal. Poster simplement vos créations ça peut aider, mais ça n’est pas suffisant. Quand une personne achète une création, elle achète aussi un morceau de l’aventure de l’artiste, une émotion qu’il lui évoque.

Pour susciter cela, il est nécessaire de créer une audience, une communauté. Cela veut dire de partager votre parcours, vos aventures, les hauts et les bas… En résumé, de documenter votre quotidien d’artiste.

L’idée c’est que les personnes qui vous suivent vont suivre l’artiste, pas seulement vos nouvelles créations. Cela demande aussi de répondre aux commentaires, aux questions, de créer un lien authentique avec les gens. Et cela apporte un double bénéfice : tous les échanges nourrissent la créativité.

Créer une audience ça prend du temps, c’est une composante du métier à intégrer. Et cela s’applique à une bonne partie des modèles économiques. En effet, que vous choisissiez l’édition, l’enseignement, la création d’originaux, l’exposition… vous allez rencontrer des acteurs qui vont être intéressés de savoir si vous avez une audience engagée.

Si vous partagez déjà votre parcours d’artiste sur un compte Instagram et que vous souhaitez aller plus loin avec, nous avons rassemblé dans cet article 98 conseils pour améliorer votre compte Instagram.

Mais les réseaux sociaux ne sont pas un passage obligé

Cela vous paraît contradictoire avec le point précédent ? Tout est une question de choix. La création d’une audience ne peut que vous apporter plus de visibilité et de reconnaissance dans votre industrie. Pour autant, selon le modèle économique que vous choisissez, ce n’est pas un passage obligé. Pourquoi ? Car il y a d’autres façons de faire connaître son travail et d’aller directement à la rencontre des clients. Nous vous en citons deux ici : contacter vos clients cibles pour leur envoyer votre portfolio et les plateformes de vente en ligne (type Print on Demand – Spoonflower, Society 6 – ou une galerie d’art en ligne).

Toutes les façons de se faire connaître nécessitent des compétences à part entière. Si vous voulez démarcher efficacement, il faudra le faire avec méthode. Si vous voulez être visible sur Etsy il faudra apprendre le fonctionnement de cette plateforme et avoir quelques notions de référencement.

Ce sont des éléments à mettre en balance quand on veut se lancer en tant qu’artiste pro pour savoir dans quel secteur on choisit de vendre.

Dans notre futur cours Cap Créatif, nous vous apporterons également une méthode pour savoir comment faire le tri parmi ces critères et choisir la voie qui vous correspond. Pour être averti de son lancement, inscrivez-vous à notre newsletter.

Il faut aussi prendre au sérieux ce qui n’est pas purement artistique

Dans artiste professionnel, il y a professionnel. Cela suppose un certain nombre de tâches annexes à gérer. Si ça peut faire peur, la réalité est souvent loin de la montagne qu’on s’imagine ! Commencer à se projeter sur la façon dont on réaliserait ces tâches les rendra moins impressionnantes : elles deviendront accessibles.

Un point clé est de bien réfléchir à ses partenaires. En effet ce n’est pas parce qu’on est indépendant qu’on est seul. Il ne faut pas attendre le dernier moment pour la logistique par exemple (préparation et envoi de ses produits), ou bien trouver ses fournisseurs : les identifier, échanger avec eux sur vos besoins, tester leurs produits… Il y a aussi les partenaires pour tout l’annexe : quelqu’un qui peut vous aider sur la communication par exemple. Ça prend du temps, mais c’est très stimulant, chaque projet qui avance avec un partenaire ce sont vos produits qui prennent vie étape par étape.

À côté de cela, il y a aussi tous les aspects de la relation client. Comment répondre aux demandes d’information, apporter satisfaction aux clients sur leurs commandes… Ici encore rien d’insurmontable : une FAQ, des réponses-types peuvent vous faire gagner beaucoup de temps.

L’art n’occupe pas 100% du temps mais les autres tâches peuvent être créatives aussi

Quand on souhaite devenir artiste professionnel, on se rend rapidement compte qu’il faut intégrer un nombre non négligeable de tâches non artistiques à son agenda, comme détaillé dans le point précédent. Cela peut faire peur, peut donner l’impression que ce n’est pas ce que l’on souhaite. Mais ce que personne ne dit à propos de ces tâches, c’est qu’elles peuvent aussi être très créatives et intéressantes !

Non vivre de son art ce n’est pas passer 100% de son temps dans son atelier, mais oui, vous pouvez trouver de la créativité dans toutes les autres tâches.

La partie vente peut notamment être super créative. Réfléchir à quels produits créer, comment les mettre en valeur… ça demande de trouver des idées, de faire preuve d’originalité pour intéresser ses futurs clients.

Marie adore la partie organisation du temps : prioriser les tâches, gérer son temps, optimiser, structurer… Elle trouve cela très créatif car ça la pousse à trouver des solutions pour améliorer les process.

Tous les domaines d’une entreprise comportent une dimension stratégique qui nécessite de réfléchir et de mettre en forme des idées. C’est très stimulant.

Bien sûr, il faut être prêt à réaliser ces tâches sur le long terme si on veut transformer son art en une activité pérenne.

Artiste qui réalise ses tâches administratives

L’organisation est clé

Vos compétences en gestion du temps vont être clé pour devenir artiste professionnel. Cela vous permettra de gérer facilement tous les aspects du métier que nous avons vu jusque là.

C’est d’autant plus important qu’être entrepreneur ça veut dire que, par définition, il n’y aura personne pour vous dire quoi faire et quand le faire. On doit savoir gérer son temps, son niveau d’énergie, analyser son temps et l’optimiser pour mener à bien ses projets. Et, bien sûr, savoir accorder le temps approprié à chaque pilier de l’entreprise pour que l’art reste au centre de son activité. Votre entreprise reposera sur votre art, il faudra trouver l’espace pour continuer de le développer.

Et l’organisation, c’est déjà une tâche qui prend du temps. Avant de pouvoir être efficace dans son travail, il faut passer du temps à l’organiser. Cela suppose par exemple de définir ses priorités, de faire des plans d’action, peut-être des plannings. Tout ça, c’est aussi le quotidien de l’artiste professionnel.

Cela ne doit pas vous inquiéter outre mesure ! L’organisation, ce sont des techniques et des réflexes à acquérir. C’est tout à fait à votre portée. Cela va être par exemple de lister toutes les tâches d’un projet pour les prioriser, soit les ordonner en se demandant quelle tâche doit être réalisée avant quelle autre. Cela peut être aussi de faire des rétroplanning si on doit livrer une commande à une date fixée. Faire un rétroplanning c’est positionner les tâches en partant de la date de fin sur le calendrier jusqu’à la date d’aujourd’hui.

Nous vous donnons 7 conseils sur la gestion du temps dans notre article dédié.

Vous êtes 100% autonome… mais 100% responsable !

Ce point est peut-être le vrai aspect négatif du métier d’artiste pro. Tout reposera sur vous, comme c’est le cas pour n’importe quel entrepreneur, mais peut-être encore davantage pour l’artiste qui ne peut pas déléguer son art.

Vous avez la responsabilité de votre entreprise, vous avez la pression financière sur vos épaules, vous pouvez avoir peur qu’on vous juge, la pression de rater. C’est vous qui devez prendre les décisions et qui douterez de ce qui va fonctionner ou non. Cela peut provoquer des peurs plus fortes que si on crée pour le plaisir.

C’est un aspect qu’il faut avoir en tête. Cela demande de se responsabiliser, de ne pas se victimiser, de prendre conscience de ses blocages et de trouver des solutions. La plupart des blocages que vous rencontrerez dans votre quotidien d’artiste entrepreneur seront des blocages liés à votre état d’esprit, aux pressions que l’on s’auto-inflige et non que des éléments extérieurs nous infligent. Travailler cela va aussi demander du temps.

Bien sûr, il y a des personnes qui aiment cela, qui ont un tempérament entrepreneurial. Mais vous pouvez tout à fait y arriver même si vous ne sentez pas une forte fibre d’entrepreneur en vous. C’est surtout un point dont il faut avoir conscience et auquel être préparé. Les solutions aux problèmes que l’on rencontre existent forcément et vous devez être convaincu que vous les trouverez, que vous saurez orienter votre activité pour qu’elle vous convienne au mieux (choix du modèle économique comme nous l’avons vu, gestion du temps…) et que vous saurez trouver les ressources appropriées.

Devenir artiste professionnel demande du temps mais vous pouvez commencer dès aujourd’hui

Le métier d’artiste professionnel se construit avec du temps, le début est incertain. Le conseil de Marie si vous voulez démarrer en tant qu’artiste pro :

Démarrez en tant qu’artiste tout court.

Prendre du temps pour créer, créer, créer, développer votre art, et aussi le montrer, commencer à construire une communauté. Partagez votre aventure, commencez à parler de vos projets. Réalisez des projets tests pour acquérir de l’expérience dans plusieurs domaines.

Ensuite, ce n’est pas parce que vous annoncerez devenir professionnel que les ventes vont arriver. Ça va prendre du temps aussi. Il ne faut pas que vous vous mettiez comme objectif premier de réussir à en vivre. Cela risque d’être décourageant. Il faut que votre objectif premier, ce soit de continuer à créer.

Si vous continuez, si vous arrivez à associer tous les domaines d’une entreprise artistique, si vous trouvez votre équilibre, que vous réussissez à dépasser vos peurs, alors vous arriverez à vivre de votre passion.

Alors lancez-vous ! Vous verrez où cela vous mène 😉

Les 3 facettes du métier d’artiste professionnel

Être artiste professionnel, c’est réussir à articuler :

  • La partie mindset : pour réussir à dépasser ses blocages, réussir à continuer malgré l’inconnu, les doutes et les peurs.
  • La partie artistique bien sûr : son art doit être solide pour faire fonctionner une entreprise.
  • La partie entreprise : la logistique, la vente, la stratégie, l’administratif… et tout ce qui compose les 4 piliers d’une entreprise créative.

Retrouvez cet article en vidéo :

C’est à vous !

Êtes-vous prêt à accepter tous les aspects décrits dans cet article ? Est-ce que tout ce qui n’est pas de l’art vous rebute ? Ou au contraire, arrivez-vous à voir combien ces tâches peuvent aussi être créatives ? Arrivez-vous à voir un équilibre possible ?

Trouver cet équilibre est tout l’enjeu pour réussir à vivre de son art sur le long terme. Si vous êtes prêt à associer les 3 composantes Art, Entreprise et Mindset, alors ce métier peut vous convenir.

Et si ce n’est pas le cas, nous vous le disons encore : faire de l’art en loisir c’est super aussi !

Comment voyez vous les choses ? Dites-nous en commentaire si l’un de ces points vous fait encore douter.

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